Ils avaient vu les choses en grand. Au parti Les Républicains (LR), on imaginait un grand meeting porte de Versailles, samedi 11 décembre, pour introniser le vainqueur du congrès, le candidat du parti à la présidentielle de 2022. Las, c’était compter sans le Covid-19, qui s’en est, encore une fois, mêlé. Pour son premier grand raout, Valérie Pécresse, désignée par les militants, le 4 décembre, pour porter les couleurs de LR dans la course à la magistrature suprême, s’exprimera finalement devant les cadres du parti réunis à la Mutualité, à Paris. Moins d’un millier de personnes. Fini, les grands rendez-vous de 5 000 personnes ou plus. Chez LR, on souhaite jouer la carte de la responsabilité. Car, comme dans d’autres partis politiques, la droite a conscience que, pendant cette campagne, il faudra composer avec un invité encombrant : le virus.

« Sur le terrain, le Covid va tous nous compliquer la tâche », reconnaît Robin Reda, député de l’Essonne et proche de Valérie Pécresse. Le préfet d’Ile-de-France, Marc Guillaume, aurait d’ailleurs déjà commencé à expliquer aux uns et aux autres qu’il fallait faire attention, notamment aux réunions qui doivent être organisées pour les vœux de la nouvelle année. Nombre d’élus, rapporte Robin Reda, commencent aussi à annuler des événements avec des militants et du public pour éviter la propagation du virus, surtout du variant Omicron, sur lequel personne ne sait grand-chose, pour l’instant.

Le grand meeting « a vécu »

Pour la droite, qui se veut parti de gouvernement et donc de responsabilité, hors de question d’entamer une campagne présidentielle – qui, contre toute attente, se présente bien – avec une polémique autour d’un cluster. D’autant qu’à bien des égards la situation paraît complexe : exiger le passe sanitaire en réunion publique ? Certains ont peur du caractère anticonstitutionnel de la mesure, mais redoutent aussi que leurs adhérents ne le comprennent pas. Ne pas l’exiger ? Ce serait courir un risque trop important.

Qu’à cela ne tienne. Certains commencent déjà à en prendre leur parti. Oui, il y aura des réunions publiques, explique-t-on, mais le grand meeting « a vécu », selon M. Reda. « Notre but est de séduire tous les Français, il faut sortir de l’effet bulle que peut provoquer un meeting et viser plus large, aller chercher les gens là où ils se trouvent », explique-t-il. Pour lui, il faudra sortir des sentiers battus et profiter du maillage territorial qu’offre la droite à sa candidate pour aller à la rencontre des Français. « Nous devons aussi nous adresser directement aux Français en faisant, par exemple, des “live” sur les réseaux sociaux », insiste, pour sa part, le député de l’Aisne Julien Dive.

Source : lemonde