L’organisation non gouvernementale (ONG) VISA a sensibilisé les élèves du collège privé Sekala de Guiglo sur les méthodes contraceptives pouvant leur permettre d’éviter les grossesses, dans le cadre des «seize jours d’activisme», consacrés aux droits des femmes et des filles relativement aux violences basées sur le genre (VBG).
La directrice exécutive de VISA, Valérie Bou, et son équipe ont entretenu quelque 112 jeunes filles élèves de l’établissement sur les méthodes contraceptives, se réjouissant de l’activité menée dans ce collège privé, car “nous avons constaté que les élèves ont beaucoup participé aux échanges en posant beaucoup de questions. Ce qui montre tout l’intérêt qu’elles ont porté à la séance de sensibilisation”.
Selon Mme Bou, les causes des grossesses des jeunes filles élèves pendant l’année scolaire sont dues en grande partie à la “démission des parents”, de même que “l’envie” chez ces jeunes filles élèves.
“Si parmi elles, une tient en main un téléphone portable de grande marque à la mode et prisé, notamment un IPhone, poussées par l’envie de faire comme cette dernière, ses camarades vont aller dans les bras des hommes avant d’en avoir l’âge. Et ce, juste pour pouvoir s’en offrir et paraître aux yeux des autres membres de leur groupe ou des camarades de classe”, a-t-elle fait valoir.
La directrice exécutive de l’ONG ajoute que “nous avons fait savoir à nos interlocutrices que lorsqu’elles contractent des grossesses ça stoppe leur scolarité. Par le passé les parents demandaient à leurs filles d’observer l’abstinence mais s’ils se rendent compte que cela ne produit pas l’effet escompté, il faut dire aux élèves filles d’adopter un plan B. Notamment, en passant aux méthodes de contraception modernes pour éviter de tomber enceinte pour celles d’entre elles qui sont sexuellement actives, sinon elles doivent, en principe, adopter l’abstinence»
Elle a énuméré des méthodes de contraception sur la base des pilules, des injections renouvelées tous les trois mois, des implants et les stérilets. De même, les jeunes filles élèves sont encouragées à s’informer auprès des services de santé scolaire et universitaire (SSSU), anciennement appelés médico-scolaire, qui sont outillés à leur donner toute l’information nécessaire sur leur sexualité.
Des participantes à la séance de sensibilisation se disent heureuses de disposer d’information devant leur permettre d’éviter de contracter des grossesses. Au nombre de celles-ci, Xavière Lomoin, 17 ans, en classe de 4ème3, qui estime qu’elle est «une bonne chose et la bienvenue».
Une autre élève, Andrée Richardine Brillanna Doh, en classe de 6ème, apprécie aussi cette séance de sensibilisation qu’elle juge «importante pour les collégiennes que nous sommes parce que dès qu’on porte la tenue bleu-blanc, on pense qu’on est trop arrivée. Ce n’est pas une bonne posture”, a-t-elle affirmé, comptant aller sensibiliser ses camarades de quartier.
Le gouvernement ivoirien avait pris d’importantes mesures pour lutter contre les grossesses en milieu scolaire lors d’un conseil des ministres, courant 02 avril 2014. La mesure avait été prise suite à l’adoption d’une communication présentée par la ministre de l’Education nationale d’alors, Kandia Camara, portant sur la lutte contre les grossesses en milieu scolaire. Elle avait révélé que 5.076 cas de grossesses avaient été dénombrés au cours de l’année scolaire 2012-2013, dont environ un millier dans l’enseignement primaire.
Il avait été alors lancée la campagne “zéro grossesse en milieu scolaire”, et le gouvernement avait décidé de sévir contre les auteurs de ces grossesses. Mais face à la persistance du fléau, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nasséba Touré, a appelé à «l’action commune contre les violences faites aux femmes et filles», notamment les jeunes lycéennes et collégiennes en Côte d’Ivoire lors du lancement de la 32èmeédition des « seize jours d’activisme ».
Source : AIP
