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Tribune : Les présidents Akufo-Addo et Kikwete appellent à assurer l’éducation de davantage d’enfants à l’occasion de la Journée internationale de l’éducation

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L’éducation dans le monde a atteint un point de basculement

La pandémie de COVID-19, la crise alimentaire mondiale et le changement climatique constituent une grave menace pour l’avenir de centaines de millions d’enfants dans le monde, en particulier dans les pays à faible revenu. Veiller à ce que tous les enfants reçoivent 12 années d’éducation de qualité nécessite une action multilatérale forte.

ACCRA – La Journée internationale de l’éducation (24 janvier) est un moment pour réfléchir sur le rôle essentiel de l’éducation pour bâtir un monde pacifique et prospère. Le grave impact que la pandémie de COVID-19, les crises alimentaires et énergétiques mondiales et le changement climatique ont eu sur l’expérience d’apprentissage de millions d’enfants dans le monde, en particulier ceux des pays à faible revenu, a mis en évidence la nécessité d’une nouvelle réflexion.

Après trois ans de perturbations constantes, l’éducation a atteint un point de basculement. Une population instruite constitue la plus précieuse la ressource de l’humanité. Cependant, notre échec collectif à faire face à la crise de l’éducation constitue une grave menace pour les perspectives de centaines de millions de filles et de garçons, et fait planer le doute sur l’avenir social et économique des pays.

Avant le début de la pandémie de COVID-19, plus de 250 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés et la moitié des élèves des pays à revenu faible ou intermédiaire terminaient l’école primaire sans avoir acquis les compétences de base en lecture et compréhension de l’écrit.

La pandémie, qui a touché de manière disproportionnée les pays à faible revenu, a exacerbé ces disparités choquantes, exposant 24 millions d’enfants et de jeunes supplémentaires au risque d’abandon scolaire permanent. La proportion d’enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire incapables de lire et de comprendre un texte simple à l’âge de dix ans est montée à près de 70 %.

Ces chiffres mettent en évidence le besoin urgent d’une action multilatérale audacieuse pour garantir que tous les enfants à travers le monde bénéficient de 12 années d’une éducation de qualité.

Le Sommet sur la Transformation de l’éducation organisé en septembre dernier au siège des Nations Unies à New York, qui a réuni des représentants de plus de 100 pays qui ont discuté de la réponse à apporter à la crise mondiale de l’apprentissage, s’est terminé sur une note d’espoir, les leaders mondiaux reconnaissant qu’un véritable changement nécessite un financement accru de l’éducation au niveau national.

Les pays à faible revenu sont parfaitement conscients de ce besoin. En 2021, la Déclaration des chefs d’État sur le financement national de l’éducation a appelé les leaders politiques à garantir qu’au moins 20 % des dépenses publiques de leur pays sont allouées à l’éducation. Plus de 20 pays, la plupart africains, se sont déjà engagés à investir 200 milliards de dollars sur cinq ans pour aider les filles et les garçons à apprendre – et le mouvement ne fait que prendre de l’ampleur.

Toutefois, les pays donateurs doivent également reconnaître l’urgence de remédier aux inégalités en matière d’accès à l’éducation et fournir un soutien rapide et coordonné aux pays qui en ont besoin. Pour ce faire, ils pourraient notamment s’engager à financer le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), qui aide les pays à faible revenu à transformer leurs systèmes éducatifs nationaux.

La tâche la plus urgente à laquelle sont confrontés les réformateurs est d’augmenter les budgets de l’éducation dans les pays à revenu faible et intermédiaire en difficulté. Déjà avant la pandémie et la vague actuelle de contraintes budgétaires, les paiements de la dette dépassaient les dépenses d’éducation, de santé et de services sociaux dans un pays sur huit, limitant considérablement ce que ces pays peuvent faire pour améliorer l’accès des enfants à l’éducation et augmenter les taux d’achèvement scolaire.

Mais le temps n’est pas de notre côté. En plus des défis budgétaires et des inégalités systémiques, le changement climatique pourrait déplacer 143 millions de personnes (plus que l’ensemble de la population du Mexique) d’ici 2050, soulignant encore davantage le besoin urgent de remodeler nos systèmes éducatifs.

Répondre à ces crises mondiales nécessite une transformation qui profite à tous les enfants du monde, à commencer par les plus marginalisés. Pour réduire les disparités entre les sexes, par exemple, les décideurs politiques doivent placer l’égalité des genres au centre de leurs politiques éducatives, du processus de planification à la mise en œuvre.

Veiller à ce que tous les enfants aient des compétences de base en littératie et en numératie est l’un des principaux défis de notre époque. Pour aider les élèves à tirer parti des bouleversements de la croissance technologique rapide, nos systèmes éducatifs doivent exploiter la technologie dans le cadre d’un effort systémique plus large pour réinventer l’apprentissage. Et en inculquant l’adaptabilité et la résilience, nous pouvons préparer les élèves à faire face aux incertitudes du 21e siècle.

Les enfants sont nos atouts les plus importants, et investir dans leur imagination et leur créativité est un investissement dans les possibilités de changer notre monde pour le mieux. En offrant aux enfants du monde entier une chance égale de réaliser leurs aspirations, nous pouvons contribuer à assurer la stabilité et la prospérité de leurs communautés. Mais notre capacité à imaginer, planifier et mettre en œuvre des solutions qui préparent nos enfants aux bouleversements à venir et leur permettent de faire face aux crises les plus urgentes auxquelles l’humanité est confrontée nécessite davantage de financement.

À moins que nous ne nous attaquions à la crise mondiale de l’éducation, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que la prochaine génération nous sauve des calamités que nous ne pouvons pas résoudre par nous-mêmes. Comme l’a fait observer l’ancien président américain Franklin D. Roosevelt dans un discours prononcé à l’Université de Pennsylvanie il y a 82 ans : « Nous ne pouvons pas toujours construire l’avenir de nos jeunes, mais nous pouvons construire nos jeunes pour l’avenir. »

Source : Globalpartnership.org

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