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Sénégal / La lente émergence du livre scolaire africain

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Longtemps chasse gardée des éditeurs français, le livre scolaire en Afrique francophone s’émancipe peu à peu. Pour le grand bonheur des éditeurs locaux. Mais le marché souffre de faiblesses importantes.

Il y a encore quinze ans, les géants français du livre scolaire régnaient en maître sur les classes d’Afrique francophone. Mais sous l’impulsion de politiques plus protectionnistes, les éditeurs locaux ont pu émerger.

L’exemple le plus abouti est celui de la Côte d’Ivoire. Dramane Boaré dirige la maison d’édition « Les Classiques ivoiriens ». Pour lui, « cela a été un souci et une priorité du gouvernement de faire en sorte que les acteurs locaux aient une part du gâteau dans l’industrie du livre. L’enseignement primaire qui est une grosse part du gâteau est quasi détenu par les entreprises locales. »

Pour une émergence des acteurs locaux

Le phénomène a été en partie impulsé par la Banque mondiale qui souhaitait fait émerger des acteurs locaux. Stéphane Marill, éditrice, dirige aussi l’association Scolibris, livre solidaire. « Il y a des choses qui sont faites, notamment sur les appels d’offres financés par la Banque mondiale. Elle a accepté qu’il y ait une préférence nationale. C’est-à-dire qu’une offre nationale peut être un peu plus chère, à hauteur par exemple de 15 % plus cher, qu’une offre internationale », explique-t-elle

Au Mali, au début des années 2000, les éditeurs ont commencé à percer sur un marché dominé jusqu’alors par les Français. La coopération canadienne a joué un rôle fondamental, selon Hamidou Konaté, qui dirige l’Omel, l’Organisation malienne des éditeurs de livres.

« Ils ont beaucoup aidé en termes de formation, d’achat de livres produits, et c’est ce qui a permis à certaines maisons d’édition de naître. Bien sûr, il y en avait qui existaient déjà. Et aujourd’hui nous nous félicitons de la présence d’un grand nombre de maisons d’édition », dit-il.

Un secteur en recherche de soutien

Hélas, le secteur est aujourd’hui en difficulté. La crise sécuritaire malienne a entraîné de nombreuses fermetures d’écoles au Nord et une chute drastique des commandes publiques de manuels scolaires. Pour se renforcer, les éditeurs ouest-africains ont donc encore besoin de soutien. Ils aimeraient aussi pouvoir bénéficier de l’intégration du marché ouest-africain.

C’est le vœu de l’Ivoirien Dramane Boaré qui s’intéresse de près aux marchés voisins. « Malheureusement, on va vers des collections pays par pays, plus que les collections panafricaines », précise-t-il. Puis d’ajouter : « cela fait des dépenses d’argent énormes pour rien, alors qu’un livre de mathématiques peut servir dans toute la sous-région. Ça nous aurait permis d’imprimer en grande quantité et d’aller vers des ouvrages à prix accessibles. »

Si les éditeurs africains ont appris à vivre avec la forte concurrence française, le secteur demeure exposé. Une chute des commandes publiques, comme c’est le cas au Mali actuellement, met en péril l’équilibre financier de ces jeunes maisons aux reins encore fragiles.

Source : rfi

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