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Les entreprises face au défi de l’éducation numérique en Afrique

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Enseigner mieux et à plus de monde, pallier les dysfonctionnements du système éducatif africain… L’efficacité du numérique n’est plus à prouver. Mais comment faire pour ne pas créer de nouveaux exclus, quand on sait notamment que l’Afrique est le continent le moins connecté ?

Le premier défi, c’est bien celui de la connectivité. En Afrique subsaharienne, 9 enfants sur 10 n’ont pas accès à internet. Le frein peut aussi être économique quand on sait que l’achat d’un smartphone représente parfois près d’un mois de salaire. Résultat : en 2020, dans la région, seul un habitant sur deux en possède un.

Pour lever ces barrières, la directrice de Eneza Education, basée en Côte d’Ivoire, a pensé sa plateforme de soutien scolaire pour que tout soit accessible par SMS. « Le but, c’est que les apprenants puissent retrouver à partir de leur téléphone l’ensemble du programme scolaire, qu’ils puissent apprendre, qu’ils puissent s’auto-évaluer, que ce soit à partir d’exercices ou de quiz… », explique Christelle Hien-Kouamé.

Des outils accessibles au plus grand nombre pour éviter l’exclusion

« Toutes les populations rurales n’ont pas accès à internet. Même celles qui y ont accès n’ont pas forcément les moyens de l’avoir de manière illimitée », poursuit-elle. « Donc avoir une option qui permet à l’enfant ou à l’apprenant d’accéder avec un téléphone basique est une alternative et permet de pouvoir donner accès à des personnes qui n’ont pas forcément des niveaux de revenu élevés. »

Fracture numérique, fracture sociale ou éducative aussi parfois quand les parents n’ont pas les compétences pour accompagner leurs enfants dans l’utilisation de ces outils. Et le frein peut aussi être lié à la langue. « Aujourd’hui, on est vraiment sur le programme français, et on s’est rendu compte que de plus en plus les pays demandent des contenus dans des langues locales ou du contenu local. Donc, aujourd’hui, on est en train d’y travailler », déclare Esther Brou-Kouakou, directrice Afrique de Nomad Education, une application de révision.

Reprendre les codes des réseaux sociaux

S’adapter, c’est donc le maître mot. Et notamment aux usages des jeunes qui, aujourd’hui, constatent les experts, ne vont plus vraiment sur internet pour surfer, mais raffolent, en revanche, des réseaux sociaux. D’où l’idée de l’appli sénégalaise TooShare.

« Elle se présente comme un réseau social, sauf qu’elle intègre ce qu’on appelle un LMS, un learning management system, un système d’apprentissage où, derrière, nous avons des éditeurs de contenu pour des classroom virtuelles », indique Amadou Manel Fall. « Le fait de reprendre les codes permet peut-être moins de décrochage, parce qu’ils vont sur internet pour le côté réseau social, et leur offrir cela dans le cadre de l’apprentissage, de l’acquisition de nouvelles connaissances permet peut-être moins de décrochage et peut rendre peut-être l’apprentissage un peu plus accessible pour eux. »

Penser en fonction des contraintes. La clé pour que l’éducation reste un bien commun, estime Rachel Nullans, rédactrice d’un livre blanc sur les edtech en Afrique francophone. Et que personne – ou presque – ne soit laissé sur le bord de la route.

Source : Abidjan.net

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