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France / Les étudiants crient leur détresse dans les rues de Paris

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Ce mardi 26 janvier, les étudiants se sont greffés à la mobilisation des enseignants pour exiger la réouverture des universités.

«Ouvre les facs, Vidal, on est mal», «En bande organisée contre la précarité» ou «Liberté égalité université»: sur les pancartes brandies par les étudiants, s’étalent en caractère gras et colorés leurs revendications. Issus des facultés de La Sorbonne, Nanterre, Versailles ou encore Assas, ces quelques centaines d’élèves se massent ce mardi 26 janvier devant les grilles du jardin du Luxembourg, dans le 5ème arrondissement de Paris. Ces jeunes battent le pavé aux côtés des personnels de l’éducation nationale afin de dénoncer leur condition et le manque de considération du gouvernement. Ils réclament unanimement la réouverture des universités.

Une génération sacrifiée

Au sortir de la bouche de métro, Clémentine, 22 ans, s’initiant aux relations internationales, justifie sa présence par un désir de «contrer le mépris de l’État à l’égard de notre tranche d’âge». Elle perçoit dans les dispositions ministérielles, un «choix assumé de sacrifier une génération».

Et sa camarade Elsa, 20 ans, de surenchérir: «Ils nous astreignent à arrêter de vivre pour empêcher d’autres personnes de mourir». Elles demeurent convaincues des répercussions que cette décision engendrera: «Cela créera des maladies psychiques sur des décennies, bien au-delà des cinq ou dix années de mandat des personnalités politiques responsables de notre mal-être».

Le long du cortège ralliant le ministère de l’Éducation nationale, rue Grenelle, Manon et Eva, 19 ans, se formant à la biologie à Versailles, relatent leurs dernières aventures nocturnes. Elles avouent volontiers ne pas observer scrupuleusement le couvre-feu: à l’issue d’un premier confinement exemplaire, les deux jeunes femmes cèdent à l’illégalité face à la recrudescence des restrictions à l’automne. «Nous enfreignons l’interdit afin de préserver notre santé», assurent-elles, un moyen «d’éviter la dépression».

Les «dindons de la farce»

Un peu plus loin, Alexia, Mathilde et Alexandre, 21 ans, en double cursus droit et économie à La Sorbonne, s’autoproclament «dindons de la farce». «Nous demeurons les seuls à ne pas avoir bénéficié d’un reconfinement plus souple: les lycéens ont retrouvé les bancs de leurs établissements, les travailleurs ont repris le chemin des bureaux et quant à nous, nous sommes circonscrits à l’écran de notre ordinateur et à notre intérieur!», s’exclame Alexia.

Lisa et Loïs, 20 ans, arborent fièrement l’inscription «Libérez Nanterre» respectivement sur leur masque et leur front. Ils suivent une troisième année de licence d’anthropologie dans la faculté de la commune des Hauts-de-Seine et requièrent a minima, la reprise des enseignements en présentiel une semaine sur deux.

Une absolue nécessité pour espérer décrocher leur diplôme: «Sur un cours de deux heures, je parviens à me concentrer maximum 25 minutes», témoigne Lisa. Loïs ajoute: «chaque élément devient sujet à distraction, a fortiori en l’absence d’un espace dédié au travail ou en cas de lieu de vie exigu».

Des mesures jugées insuffisantes

Assia, 19 ans, en droit à Assas, réagit à l’annonce d’Emmanuel Macron de deux repas par jour à un euro dans les restaurants universitaires: «Cela revient à balayer sous le tapis l’ensemble des autres problèmes qui nous assaillent».

Aux abords du boulevard Raspail, quelques jeunes se risquent à une bifurcation dans une rue perpendiculaire afin de lancer une manifestation sauvage. Une tentative avortée par l’intervention des forces de l’ordre. Les CRS immobilisent le défilé à proximité de la station de métro «Rue du Bac». Mais cela ne calme pas l’ardeur des étudiants, rivalisant d’inventivité pour fustiger Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur. Ils scandent «tout le monde déteste les cours en ligne».

Devant ce spectacle, Majdi Chaarana, trésorier de l’Unef (Union nationale des étudiants de France) affirme au nom du syndicat, souhaiter 1,5 milliards d’euros afin de rouvrir les universités de manière optimale. Il sollicite également l’augmentation du nombre de psychologues sur les campus, moyennant budget supplémentaire alloué par l’exécutif. Mais cette mobilisation, comme la précédente, n’aura pas été des plus suivie: seuls quelques centaines d’étudiants avaient fait le déplacement aujourd’hui.

Source : etudiant.lefigaro

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