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France / De nouvelles cyberattaques paralysent les plateformes d’école à la maison

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Depuis trois jours, des dysfonctionnements paralysent les sites de l’enseignement à distance, compliquant le retour du distanciel. Ce jeudi, le Cned a encore subi des cyberattaques.

«Nous devions avoir un examen d’allemand mais le site de l’ENT était très lent, le lien ne fonctionnait pas», raconte Maxime, étudiant en classe préparatoire économique. Et d’ajouter: «Nous avons mis 30 minutes pour basculer sur Zoom, un temps précieux, surtout pour notre cursus exigeant». Un an après, ça recommence. Comme au premier confinement, les sites mis en place pour assurer les cours à distance comme le Cned et les ENT ont lâché dès le premier jour. L’école à la maison a débuté mardi dès 9 heures avec de nombreux «bugs» signalés par des professeurs, parents et élèves, en raison de serveurs numériques inaccessibles ou défaillants. Ce jeudi, tout n’est pas encore rétabli. Concernant les cyberattaques visant le Cned, une enquête est en cours a annoncé le parquet de Paris et l’organisme a annoncé avoir subi de nouvelles attaques dans la nuit de mercredi à jeudi.

Sur Twitter, ce jeudi matin, le Cned a déclaré que son site «Ma classe à la maison» a encore été la cible de cyberattaques dans la nuit. «Toutes nos équipes sont pleinement mobilisées pour rétablir un service optimal au plus vite», précise-t-il dans son tweet.

Mercredi, la section cybercriminalité du parquet de Paris avait ouvert une enquête à la suite des premières attaques pour «accès frauduleux à un système de traitement automatisé» et «entrave au fonctionnement» d’un tel système. Cette investigation a été confiée à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLTIC).

Quant aux difficultés de connexion sur les espaces numériques de travail (ENT), elles touchent quatre régions: Grand-Est, Île-de-France, Hauts-de-France, Occitanie. Ces plateformes dépendent des collectivités locales. Jeudi matin, le trafic n’est pas encore revenu à la normale et certains espaces demeurent hors service.

Un afflux de connexions

Sur France Info mardi, Jean-Michel Blanquer précise que ces ENT «dépendent d’un opérateur (OVHCloud – un centre de données, ndlr) qui a eu un incendie à Strasbourg il y a quelque temps qui n’a pas pu faire face à l’afflux de connexions ce matin». Finalement, le ministère conclut à une «simultanéité exceptionnelle des sollicitations cumulée aux actes de malveillance». Dans un tweet, Michel Paulin, le dirigeant de l’opérateur privé OVHcloud, a affirmé que «OVHcloud n’est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d’éducation à distance». Il certifie que «l’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers» et que «des régions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez OVHcloud!». Contactée par l’AFP, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) n’a pas souhaité faire de commentaire.

Le dépit des élèves et des professeurs

À l’instar de Maxime, de nombreux jeunes se sont plaints de ces dysfonctionnements. Max, élève de sixième à Paris, dans le 9ème arrondissement, devait assister à des visios en anglais et en histoire. «Je n’ai pas du tout pu me connecter», a-t-il rapporté à l’AFP. Du coup, il n’a «rien fait de la matinée». Sur Twitter, on pouvait lire: «Combien d’élèves et de familles ont le sentiment de revivre la même impréparation, encore et encore?».

Beaucoup de messages faisaient état du même problème: «Et voilà, ça a planté à 9h02», «j’étais prête pour faire cours à distance mais ce n’était visiblement pas le cas de l’Éducation nationale»… Un dysfonctionnement qui démoralise les élèves, une internaute se décrit «au bord de la crise de nerfs».

Un risque de décrochage

«Nous avons en effet expérimenté dans la douleur (l’école à la maison) l’année dernière et depuis nous avons beaucoup progressé, notamment grâce à l’engagement sans faille de nos professeurs», a déclaré Nathalie Elimas, secrétaire d’État chargée de l’éducation prioritaire, interrogée sur ces bugs à l’Assemblée nationale. Des professeurs qui déplorent pourtant ces pannes. Gwenaël Le Paih, du Snes-FSU, premier syndicat enseignants du secondaire, exprime son amertume au Figaro Étudiant : «Personne n’a tiré la leçon de ce qui s’était produit l’année dernière: la première fois, le bug était prévisible mais aujourd’hui, cela s’avère choquant de se retrouver au même point». Il dénonce une «rupture dans l’apprentissage» puisque l’ENT assure la relation entre les professeurs et les élèves. «Pire, cela met en péril leur réussite, notamment pour les jeunes les plus fragiles, qui ont potentiellement perdu leur motivation à la suite de cet incident», détaille-t-il. Sud Éducation abonde dans ce sens dans un communiqué: «L’impossibilité d’utiliser les outils institutionnels aux premières heures de cette nouvelle période d’enseignement à distance risque d’aggraver encore le décrochage». Les établissements scolaires sont fermés depuis vendredi soir et les vacances de printemps ont été unifiées en France à partir du 12 avril, avant une rentrée le 26 avril en présentiel dans les écoles et en distanciel pendant une semaine de plus dans les collèges et lycées.

Source : etudiant.lefigaro

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