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France / À Colmar, des chefs étoilés préparent chaque jour cent repas gratuits pour les étudiants

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Au menu de ce mercredi 24 février: blanquette de veau, nouilles fraîches au beurre et tarte aux pommes.

Un plat frais concocté par des chefs étoilés entre deux cours en visio: à Colmar, les restaurateurs et cuisiniers stars de la région se relaient pour préparer chaque jour cent repas offerts à des étudiants. «Vous le réchauffez hein?», rappelle le chef Olivier Nasti, deux étoiles au guide Michelin, en tendant un sac en papier à Ludivine. «Oui, bien sûr», répond-elle. «C’est vraiment compliqué pour nous les étudiants. (…) Cela fait déjà du bien d’avoir un plat équilibré en journée», confie, reconnaissante, cette étudiante en sciences alimentaires et contrôle qualité à Colmar.

À la porte grande ouverte du Café Rapp, non loin du centre historique de la ville alsacienne, les étudiants se succèdent à partir de 11h30, présentant leur carte d’étudiant pour venir récupérer un repas à emporter après s’être inscrits sur la page Facebook de l’établissement. Pour Auriane, 19 ans, «c’est génial». Comme les restaurants universitaires sont fermés, l’étudiante en DUT carrières juridiques déjeune généralement en vitesse avec «des plats tout faits de mauvaise qualité». «Là, ça permet de manger quelque chose de bon et d’équilibré», se réjouit-elle.

Blanquette et tarte aux pommes

Au menu de ce mercredi 24 février: blanquette de veau, nouilles fraîches au beurre et tarte aux pommes. Le tout concocté dès potron-minet dans les cuisines du restaurant gastronomique du Chambard, célèbre Château Hôtel de Kaysersberg.

Aux fourneaux, Olivier Nasti, le chef du Chambard, et son confrère Julien Binz, une étoile au Michelin avec son restaurant d’Ammerschwihr, dégraissent les viandes, immergent carottes et oignons dans le bouillon et pèlent les pommes. «J’ai envie que les étudiants aient un super plaisir en mangeant ce qu’on leur a préparé, que ce soit le meilleur possible», explique Olivier Nasti, dans sa tenue de chef au col tricolore.

Quand le chef du Chambard l’a appelé vendredi dernier, Julien Binz a «dit oui, tout de suite». «Il est important de maintenir du lien social, il est important d’être solidaires», remarque-t-il alors qu’à ses côtés, les caisses de barquettes de blanquette de veau prêtes à distribuer sont déjà empilées.

1600 repas seront distribués

L’opération «100 menus par jour offerts aux étudiants» a débuté ce mardi pour quatre semaines, avec chaque jour des restaurateurs différents aux fourneaux. Au total, 1600 repas seront distribués gratuitement aux étudiants.

À l’origine de cette initiative: deux habitantes de Ribeauvillé (Haut-Rhin), mères de famille soucieuses d’aider les étudiants en cette période de crise sanitaire qui les isolent et les privent de beaucoup de petits boulots, notamment dans la restauration. Et beaucoup de bouche-à-oreille. «On s’attendait à ce que cela soit suivi mais pas à ce point-là», raconte à l’AFP Amandine Bruniaux, gérante d’appartements et restauratrice à Ribeauvillé, évoquant «une solidarité incroyable».

Gagnant-gagnant

Sous l’impulsion des gérants du Café Rapp et d’Olivier Nasti qui y a installé un food truck, «les chefs ont rejoint l’idée et l’ont multipliée», se réjouit Amandine Bruniaux. Parmi les seize participants, Marc Haeberlin du restaurant deux étoiles «L’Auberge de l’Ill», Nicolas Stamm de «La Fourchette des ducs», également deux étoiles, ou encore Jérôme Jaeglé, prix du développement durable du Guide Michelin en 2020. Chacun a défini son menu.

Vérifiant la liste d’étudiants inscrits pour la distribution du jour, Dominique Lenys, gérante du Café Rapp, s’étonne encore du fait que «tout ça s’est monté en quelques jours», avec les soutiens financiers et logistiques de la Banque populaire et de l’Umih, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. «Aujourd’hui, on peut proposer cent repas par jour du mardi au vendredi», indique-t-elle. Ceux qui n’auraient pas été distribués à des étudiants avant 14h sont destinés au Secours Populaire.

Pour les restaurateurs et leurs équipes, contraints à une activité a minima depuis des mois, «c’est bon pour le moral» de pouvoir aider en se remettant en cuisine, considère Julien Binz, évoquant un «cercle vertueux». «Cela nous fait continuer d’exister», renchérit Olivier Nasti. Et c’est du «gagnant-gagnant pour tout le monde», considère Dominique Lenys. Car «quand les étudiants mangent bien, c’est la France de demain qui va mieux.»

Source : etudiant.lefigaro

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