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France / À 17 ans, Gaspard est parti faire ses études de vétérinaire en Estonie après son bac

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Admis en prépa, Gaspard, 17 ans, a préféré partir en Estonie pour s’inscrire dans une école vétérinaire y suivre ses études.

Dans cette pièce trône le squelette d’un Felis silvestris, nom scientifique du chat sauvage. Autour de lui, d’autres squelettes d’animaux sont alignés sur des socles en bois. Aux murs, derrières de fines vitres, des crânes et des ossements sont entreposés dans d’imposantes armoires blanches. Et, au milieu de la petite salle, des tables et des chaises sont mises à la disposition des étudiants. «Cette pièce qu’on appelle le musée des os permet de manipuler, prendre des photos et acquérir les principales notions théoriques», nous explique Gaspard, enchanté de sa nouvelle salle de classe. À 17 ans, le jeune homme a fait sa rentrée à Tartu, deuxième ville d’Estonie, dans les pays baltes, à 2 000 kilomètres de Saint-Germain-en-Laye où il a passé son bac.

Ce lundi 6 septembre, le jeune homme a commencé ses études de vétérinaire à la University of Life Sciences, accréditée par l’Association européenne des établissements de la médecine vétérinaire. Un sésame qui lui permettra d’exercer dans toute l’Union européenne à l’issue de ses six années d’études.

Du concret tout de suite

«C’était le premier métier que je voulais faire, dès l’âge de 4 ans, se souvient Gaspard, qui se rappelle, enfant, emmener à la clinique le chat de ses grands-parents. C’est un milieu qui me fascinait. J’ai toujours voulu travailler avec les animaux.» En grandissant, viennent le temps des stages. Deux, chez une vétérinaire à Beuzeville, dans le Calvados. «J’aidais les assistants vétérinaires, je surveillais les animaux, j’étais au standard, et m’occupais de l’hygiène après les opérations. C’était très instructif».

La Belgique et la Roumanie sont, avec l’Espagne, les trois pays les plus attractifs

Pas motivé pour bûcher deux ans en prépa BPCST avant d’intégrer une école de vétérinaire pour cinq ans, comme c’est le cas en France, l’adolescent savait de longue date qu’il lui faudrait du concret tout de suite. Il aurait aussi pu aller directement aller en école vétérinaire après le bac, mais les places sont rares via Parcoursup (160 places seulement en 2021). En juin, au moment où il prépare son bac spécialité SVT/Physique Chimie, obtenu au lycée international de Saint-Germain-en-Laye, le lycéen prépare ses dossiers pour des écoles vétérinaires en Roumanie, Belgique et Estonie. Jusque-là, rien d’exceptionnel, puisque environ un nouveau vétérinaire français sur deux est formé dans un autre pays européen en 2020, selon l’Atlas démographique de la profession vétérinaire. La Belgique et la Roumanie sont, avec l’Espagne, les trois pays les plus attractifs. Après les retours d’expériences glanés auprès de connaissances, le pays balte se révèle contre toute attente être un coup de cœur. Car il l’admet: il n’avait jamais entendu parler de cette Université estonienne.

Pour intégrer l’école, il devra remplir un dossier d’admission qui se compose d’un SAT en biologie – examen qui mesure les compétences générales de français et le raisonnement mathématique – et d’une lettre de motivation. Il doit aussi payer 9000 euros l’année.

Il postule aussi en Belgique, mais n’est pas tiré au sort au Plat pays et est sur liste d’attente en Roumanie. «J’étais pris en prépa et je m’apprêtais à y aller». Quand en juin, il reçoit sa réponse et exulte: ce sera l’Estonie. «Enfin ça se concrétisait». «Je n’avais pas du tout peur de partir de France, explique l’étudiant. J’étais vraiment très excité de découvrir un nouveau pays dont on n’entend presque jamais parler. Je voulais découvrir quelque chose de nouveau.»

Des cours d’anatomie et d’estonien

Il faut donc préparer le grand départ, prendre ses billets d’avion et trouver un logement. Mais aussi répondre aux inévitables interrogations de son entourage sur son choix. «Pourquoi l’Estonie?», notamment. Gaspard opte pour un appartement, propriété de l’école, situé en périphérie du centre-ville de Tartu et dans lequel il partage avec un Russe et un Monténégrin une salle de bain et la cuisine.

«Tartu est une ville superbe, qui vibre, parfaite pour les étudiants. Le cadre est idéal pour étudier»Gaspard, étudiant vétérinaire en Estonie

Son université, dans le centre, n’est pas très loin et est bien desservie. C’est le coup de cœur. «Tartu est une ville superbe, qui vibre, parfaite pour les étudiants. Le cadre pour étudier est idéal. Mon logement est presque dans la forêt, c’est très vert, on respire.» Être au contact de la nature a été un élément déterminant dans son choix.

 

À l’orée d’une forêt, l’immeuble dans lequel Gaspard est en collocation appartient à l’université.

Trente heures de cours en anglais rythment les semaines de Gaspard. Des classes en demi-groupe où les 40 étudiants (dont cinq Français) de sa promotion apprennent l’histologie, l’anatomie, la biochimie. Il y a beaucoup de cours et de travaux pratiques «On nous apprend aussi à avoir une lecture critique d’articles scientifiques, se réjouit l’étudiant à qui sont dispensés, en prime, des cours d’estonien. Les camarades de Gaspard ont entre 17 et 45 ans. Pour le benjamin, cet aspect modifie son rapport avec les professeurs. «J’ai moins l’impression d’une relation stricte. On se rend compte qu’on est vraiment là pour apprendre, raconte-t-il. L’approche est très différente.»

Se spécialiser dans les Nouveaux animaux de compagnie (NAC)

En sixième année, la dernière de sa formation, Gaspard sait déjà qu’il choisira la spécialité «petits animaux». Son objectif est de se spécialiser dans les NAC, les nouveaux animaux de compagnie (oiseaux, reptiles, rongeurs…). Il ne sait pas encore s’il exercera en France ou en Finlande, sa deuxième nationalité. Mais il est déjà certain de deux choses: il sera vétérinaire à 23 ans et ne travaillera pas dans une clinique vétérinaire.

Pour les examens, qui se valident avec des crédits, «c’est nous qui gérons». Les étudiants choisissent leurs dates parmi plusieurs en fonction de leur niveau de préparation. Si les réussir reste son principal objectif de l’année, l’apprenti vétérinaire compte bien «découvrir la ville qui sera capitale européenne de la culture en 2024, et voyager dans le pays. J’ai commencé à lire des livres sur l’histoire de l’Estonie», se réjouit l’adolescent qui s’est déjà prêté au jeu des traditions locales, notamment la cueillette des champignons. Gaspard en rigole encore: «C’est ce dont la vice-principale de l’université a parlé en premier lors de son discours de bienvenu.»

Source : etudiant.lefigaro

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