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Burkina / Manifestations contre les réformes du BEPC et du Baccalauréat

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Dans le cadre de la marche contre des reformes opérées par le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN) sur l’organisation des examens scolaire, ce lundi 3 mai 2021, des élèves de la ville de Ouagadougou ont pris d’assaut les rues du centre-ville pour exiger l’annulation de ces réformes. Cette marche s’est soldée par des cas d’élèves blessés et d’autres arrêtés par la Police.

Comme le 29 avril passé, ce lundi 3 mai 2021 dans la matinée des élèves de la ville de Ouagadougou ont pris d’assaut des artères conduisant à leur ministère de tutelle pour manifester contre ce qu’ils considèrent comme des « mesures impopulaires » entreprises par le ministre Stanislas Ouaro relatives à l’organisation du Bac et des examens scolaires.

Arrivés sur les lieux du ministère de l’Education, la situation a vite dégénérée. Il s’en est suivi un échange de jets de pierre et de gaz lacrymogènes entre les élèves manifestants et la police suite au refus de cette dernière de laisser les manifestants accéder aux locaux du ministère.

La police, munie de matraques et usant de gaz lacrymogènes, ont repoussé les manifestants qui ont regagné les locaux du Lycée Philippe Zinda Kaboré, jusqu’aux aux environs de 12h 30, lorsque nous avons fait notre entrée dans l’enceinte du Lycée Zinda.

A l’intérieur nous avons fait la rencontre des responsables de la marche qui ont accepté répondre à nos questions. Sur cette marche dispersée, Madi Ouédraogo, président de l’Associations des Etudiants et Scolaires de Ouagadougou (AESO) et porte-parole de la coalition des 18 Associations scolaires, a affirmé qu’ils sont mécontents de se voir repousser par la police alors qu’ils venaient rencontrer le ministre Ouaro pour réclamer ce qui leur revient de droit. « Il faut dire que nous sommes mécontents de voir que la police nous gaze parce qu’on veut réclamer ce qui nous revient de droit », a-t-il déclaré.

Le porte-parole de la Coalition des 18 associations scolaire, Madi Ouédraogo, a pris « l’opinion publique et l’Association des Parents d’Elèves à témoin » parce que pour eux, ils sont sortis réclamer ce qui leur revient de droit et se voit malheureusement en train de subir la répression de la police. « On est vraiment mécontents et on prend l’opinion publique, l’Association des Parents d’Elèves en témoin parce que nous, nous sommes sortis pour réclamer ce qui nous revient de droit », a-t-il affirmé.

Ils se disent, en outre, être mécontents parce que en tant qu’élèves ils ne sont pas autorisés à avoir accès à leur ministère de tutelle pour pouvoir discuter avec le ministre, et de surcroît la police qui est censée leur donner protection est cependant, celle qui leur a barré les voies. « Nous sommes mécontents parce qu’en tant qu’élèves nous ne pouvons pas avoir accès à notre ministère pour transmettre notre doléance, (…) nous ne sommes pas sortis pour faire la bagarre avec la police, nous n’avons pas affaire à la police », a expliqué Madi Ouédraogo, avant de poursuivre que c’est depuis 10h qu’ils continuaient à subir des jets de gaz lacrymogène.

Des blessés, des évanouis ont été enregistrés lors des jets de gaz lacrymogènes: « Il y a de graves conséquences parce qu’il y a des camarades qui se sont blessés, vous pouvez passer à l’infirmerie. Il y a d’autres qui se sont évanouis. Nous sommes mécontents et (sommes) dépassés par la situation », a indiqué le porte-parole de la coalition.

Quand nous avons fait un tour à l’infirmerie, un élève blessé à la tête venait d’être transporté à l’infirmerie par ses camarades, sur une moto, pour qu’il reçoive des soins. Malheureusement cet élève blessé restera face à son mal, car selon les explications de l’un de ses camarades, l’infirmière leur a dit qu’il était l’heure de fermer l’infirmerie et que l’enfant est blessé en dehors des heures de cours et par conséquent ne peut recevoir de soin de sa part.

« Ils ont tiré le gaz, c’est le petit qui a reçu ça. Il est tombé, on l’a amené à l’infirmerie avec une moto. Quand nous sommes venus à l’infirmerie, il y a la dame qui nous a dit qu’il est 13h et que ce n’est pas l’heure des cours qu’elle ne va pas soigner le petit. Que si le petit peut appeler ses parents, qu’il les appelle, ils vont venir le soigner », a expliqué le camarade de l’élève blessé.

Les élèves ont appelé les parents d’élèves à se joindre à eux pour dire un mot. « Nous lançons un appel à nos parents pour qu’ils sortent réellement dire un mot parce que le pays nous appartient tous. On ne peut pas laisser un ministre venir opérer quelque chose sans explication », et « depuis nous avons demandé à rencontrer le ministre, il n’a pas voulu nous voir. Nous avons déposé une demande d’audience, il ne nous a pas reçus. Nous avons marché pour interpeller, rien ! Nous avons fait des déclarations, rien ! Depuis que le ministre a opéré ces réformes, il n’a pas voulu rencontrer les élèves », a précisé le porte-parole de la Coalition.
Quant aux propos du ministre Ouaro qui dit qu’il n’a pas à rencontrer les élèves pour discuter de comment ils vont être évalués, ni comment on doit faire les cours pour eux, les élèves ont affirmé que « c’est triste d’entendre un ministre qui dit ça. Il pense que nous n’avons pas la capacité de réfléchir à ce qui nous arrange. Nous avons cette capacité de faires des dissertations, nous savons ce qui nous arrange. Nous faisons des thèses et des antithèses, nous avons donc cette capacité d’analyser ce qui nous arrange. Ça c’est clair! ». « Nous disons au ministre, il faut qu’il nous consulte, il faut qu’il consulte nos parents, il faut qu’il consulte nos professeurs, et c’est ensemble que nous devons prendre les décisions. Et si ça n’arrange pas on doit changer. On doit prendre des décisions qui arrangent », a ajouté le porte-parole.

A l’issue de cette manifestation d’aujourd’hui à en croire le porte-parole des manifestants, s’il n’y a toujours pas gain de cause, ils vont inviter leurs camarades à encore plus de mobilisation afin d’avoir satisfaction. Ils appellent leurs « camarades du privé et du public à se mobiliser davantage, (parce qu’ils ne sont) pas prêts à encaisser cela ».

Les élèves manifestants ont demandé la libération immédiate de leurs camarades arrêtés par la police au cours de la manifestation. Selon les explications livrées par le porte-parole de la coalition, il y a eu des arrestations de leurs camarades au Lycée Nelson. Et pour cela il demande leur libération immédiate « sinon ça va dégénérer plus que ça », a indiqué Madi Ouédraogo.

Source: abamako

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