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Technologies / Cybercriminalité : avec la loi LOPMI, le gouvernement veut franchir un cap contre les ransomwares

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Le nouveau projet de loi de transformation numérique du ministère de l’Intérieur fait la part belle à la lutte contre la cybercriminalité, avec notamment, en ligne de mire, celle menée contre les rançongiciels et la naissance de l’application Ma Sécurité.

Destiné à la période 2022-2027, le projet de loi d’Orientation et de Programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) a été présenté il y a quelques jours par le gouvernement, avec comme principal enjeu de doter le portefeuille de nouveaux moyens humains, juridiques et budgétaires, le tout en abordant comme il se doit le tournant révolutionnaire du numérique, pour mieux gérer et anticiper les futures crises.

La cybersécurité à l’honneur, avec l’idée de pousser les victimes de ransomwares à porter plainte en cas de paiement

Parmi les mesures évoquées dans le projet de loi, plusieurs touchent au numérique, et en premier lieu, dans un point plus global autour de la transformation numérique du ministère de l’Intérieur, il est question de lutte contre la cybercriminalité. L’idée de base est simple : l’État souhaite créer l’équivalent numérique de « l’appel 17 », de façon à ce que « chacun puisse signaler une attaque cyber et être mis immédiatement en relation avec un opérateur spécialisé ».

Derrière cette mesure phare, on retrouve un autre point clé de la loi, qui consiste à offrir aux enquêteurs (les fameux cyber-patrouilleurs, le projet de loi fait état de 1 500 recrutements et déploiements) les moyens qui pourraient les aider à mettre les cybercriminels hors d’état de nuire. L’État veut ainsi rendre obligatoire le signalement aux autorités du paiement d’une rançon au sens cyber du terme, sous-entendez donc un rançongiciel. En d’autres termes, déposer plainte deviendrait une obligation pour toute entreprise ou structure qui accepterait de céder au chantage du ransomware. De même, le projet de loi milite pour saisir les avoirs criminels détenus sous forme de crypto-monnaies .

Pour aller plus loin encore dans la lutte contre la criminalité informatique, la loi propose la création d’une école de formation en cybersécurité du ministère de l’Intérieur, et de sensibiliser la totalité des entreprises aux risques de la cybercriminalité. Face à une cyber-délinquance qui augmente de 10 à 20 % chaque année, ce serait un moindre mal.

Par extension, si la loi LOPMI, qui débute à peine son processus entre les deux assemblées, est adoptée, elle permettra le recrutement de 300 fonctionnaires et contractuels de haut niveau pour mettre en œuvre les projets numériques indispensables au ministère, ce qui concerne donc la cybersécurité mais pas que. Le projet fait aussi état de la création d’une véritable agence du numérique des forces de sécurité.

L’application « Ma Sécurité », l’application de sécurité tout-en-un à disposition des Français

La loi évoque aussi l’augmentation significative des forces de sécurité et de secours dotées d’équipements tels que les caméras-piétons (53 000 doivent être déployées d’ici l’été), les caméras embarquées dans les véhicules et les terminaux numériques et postes mobiles, qui permettent d’accéder à toutes les ressources utiles aux missions de sécurité et de maintien de l’ordre depuis le terrain directement. Il est aussi évoqué, dans la loi, la modernisation et la mutualisation des infrastructures de communication. Cela passerait par le déploiement du « réseau radio du futur », un réseau commun à toutes les forces de sécurité et de secours, tout comme le projet NexSIS, qui aiderait à mutualiser la gestion des alertes des services d’incendie et de secours.

Le dernier gros pan de ce projet de loi qui nous paraît être intéressant, chez Clubic, c’est le lancement de l’application Ma Sécurité. Disponible au téléchargement et gratuitement sur Android et iOS depuis le 7 mars, elle offre à tous les Français une possibilité d’être assistés par un policier ou un gendarme, à toute heure de la journée. Sur cette application, on retrouve notamment :

  • les services de signalement en ligne et de pré-plainte,
  • la totalité des numéros d’urgence,
  • l’accès aux plateformes de démarches administratives en ligne,
  • les notifications et actualités locales de sécurité,
  • un tchat disponible 24 h/24 et 7 j/7 avec un membre des forces de l’ordre,
  • des conseils de prévention et de sécurité,
  • une cartographie des points d’accueil, commissariats et autres lieux pouvant aider le public, avec leurs coordonnées et horaires d’ouverture respectifs,
  • et une plateforme de signalement des points de deal, qui lancée au début de l’année 2021, a déjà été la source de 10 000 signalements.
Capture d’écran de l’application Ma Sécurité (© ministère de l’Intérieur)

Le projet de loi propose aussi le déploiement de nouveaux équipements numériques NEO 2 (téléphones portables) pour les gendarmes et policiers, avec la livraison de 240 000 nouveaux terminaux NEO 2 d’ici l’été 2022. La plateforme de traitement harmonisé des enquêtes et signalements pour les e-escroqueries (THESEE), qui était en phase d’expérimentation depuis octobre dernier, est désormais disponible en version bêta. Elle permet aux usagers de déposer une plainte en ligne sans avoir à se déplacer dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie.

Enfin, le projet met à l’honneur le service « Visioplainte », lancé à la mi-novembre 2021 par le ministère de l’Intérieur, et qui est aujourd’hui en cours de création au sein de la Police nationale. Ce dispositif sera accessible à tous les Français qui se connecteront via France Connect à compter de la fin de l’année 2022, pour déposer une plainte en visioconférence .

Source : clubic

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