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RDC : Une rentrée scolaire sous tension

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En RDC, ce lundi 12 octobre est le jour fixé pour la rentrée scolaire 2020-2021. C’est une rentrée des classes sur fond de polémiques. Les enseignants disent que les problèmes sont encore trop nombreux pour que la rentrée des classes puisse se faire d’ailleurs la Synergie des syndicats des enseignants a décidé de repousser la rentrée scolaire au 26 octobre prochain. Ce que refusent les autorités du ministère. Tour d’horizon des points de conflit.

En République démocratique du Congo, la rentrée scolaire -prévue le 3 octobre et reportée – est émaillée de plusieurs polémiques.

L’une d’elles concerne ceux qu’on appelle les « nouvelles unités ». Depuis des années, des milliers d’enseignants travaillaient dans des écoles publiques sans même être immatriculés par l’État et encore moins être payés. Pour espérer accéder à un financement de la Banque mondiale de quelques 200 millions de dollars d’ici la fin de l’année, le gouvernement doit commencer à les rémunérer : 58.000 enseignants devraient donc toucher, pour la première fois, un salaire à la fin de ce mois d’octobre.

Un audit des vrais et faux enseignants

Mais pour le Syndicat des enseignants du Congo, comme pour le Syndicat national des enseignants catholiques, c’est loin d’être une bonne nouvelle. L’un comme l’autre estiment que figurent sur cette liste de faux enseignants. Les deux syndicats avaient d’ailleurs rencontré le chef de l’État en août dernier pour le dénoncer, et pensaient avoir obtenu son accord pour participer à un nouvel audit. Mais depuis, rien n’a été fait.

Cécile Tshiyombo est la secrétaire générale du Syeco (Syndicat des enseignants du Congo). « Pourquoi ne veulent-ils pas qu’on procède à un contrôle suivant les principes que nous avions arrêtés avec le chef de l’Etat ? », interroge Cécile Tshiyombo qui dénonce « des recrutements fantaisistes » et « de l’argent dilapidé ».

Sur les salaires aussi, l’insatisfaction des enseignants

À Lubumbashi, certains syndicats se disent prêts à déclencher un mouvement de grève au cas où l’Etat congolais ne répondrait pas à leurs revendications. Sabine Katele est enseignante depuis une dizaine d’années. Ce dimanche soir, elle était prête pour retrouver le chemin de l’école et a déjà rempli son journal de classe pour la journée de lundi. « On nous a remis les documents pédagogiques (que) nous sommes censés utiliser pour la rentrée. Le reste dans c’est dans l’autre camp ».

L’autre camp, c’est l’Etat congolais qui d’après elle, n’a pas tenu ses promesses.
« Il y a des enseignants non mécanisés qui attendent toujours leurs salaires. Les promesses sont faites comme quoi ils pourront être payés incessamment, on ne sait pas quand. Pour les autres, on a été payés avec le premier palier, mais on attend les autres paliers. »’

Avec le premier palier payé, à savoir une augmentation de salaire de 120 dollars au cours de l’année scolaire passée, les enseignants ont nourri l’espoir de voir s’améliorer leurs conditions de vie. Mais ce n’est vraiment pas le cas vu la dépréciation du franc congolais. « Au début quand on a reçu le premier palier, chaque enseignant pouvait toucher entre 220 et 230 dollars. Mais au taux d’aujourd’hui, ce n’est plus 230 dollars mais pratiquement 175 dollars soit la moitié. » Mais ce lundi matin, Sabine se rendra malgré tout à son école située dans la commune Katuba sans savoir s’l y aura une reprise effective des cours.

Les problèmes liés aux salaires et à la gratuité de l’enseignement décrétée par le chef de l’Etat sont encore pendants, selon Jean-Bosco Phuna du Syndicat des enseignants catholiques. Selon lui, les conditions ne sont pas réunies pour la reprise des cours avant la date du 26 octobre.

Le diktat des écoles catholiques

Et puis il y a aussi cette décision de l’archevêque de Kinshasa qui exclut des écoles catholiques tous les enseignants qui n’appartiennent pas à cette religion. Pour le cardinal Fridolin Ambongo, « c’est pour préserver les valeurs et l’image de marque des écoles catholiques où la catéchèse figure au programme ». Face à cette décision, l’Asadho et le mouvement citoyen Compte à rebours parlent de violation de la Constitution : selon ces associations, la RDC est un Etat laïc, l’église catholique n’a pas le droit d’imposer sa religion à un enseignant.

Pour les dirigeants du Syndicat des enseignants du Congo, il est inhumain de perdre son emploi pour un problème d’appartenance religieuse. Et le vice ministre de l’Enseignement primaire, Secondaire et Technique de trancher : c’est le Trésor public qui prend en charge tous les enseignants, sous-entendu, l’Église catholique n’a pas à imposer ce type d’exigence.

Source : Rfi

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