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France / Un prof démissionne après avoir montré en cours un film avec un acteur grimé en «blackface»

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À l’université de Michigan, aux États-Unis, un compositeur réputé et enseignant a créé la polémique après avoir montré la version de 1965 du film d’«Othello».

À l’École de Musique, de Théâtre et de Danse de l’université de Michigan (États-Unis), la polémique a duré plusieurs semaines. Selon The Michigan Daily , l’illustre compositeur Bright Sheng, deux fois finaliste du prix Pulitzer et dont les compositions ont été jouées par l’orchestre philharmonique de New York ou encore par l’orchestre symphonique national de Chine, a présenté sa démission après avoir montré à ses étudiants la version de 1965 du film d’Othello, dans lequel Laurence Olivier arbore un «blackface».

Tout a commencé le 10 septembre dernier. Ce jour-là, Sheng donne un cours de composition à des étudiants du premier cycle. S’il choisit de leur faire visionner ce film, c’est dans le but de voir «en quoi le compositeur Verdi a adapté la pièce de Shakespeare en opéra», explique-t-il au Daily . Ses élèves, eux, sont choqués et se plaignent auprès de différentes instances de l’université, notamment le Office of Equity (le «bureau de l’égalité»).

«J’étais stupéfaite», rapporte l’une d’entre elles au Michigan Daily. «Alors que nous nous trouvons dans un établissement qui promeut la diversité et qui cherche à faire comprendre l’histoire des personnes de couleur aux États-Unis, j’ai été choquée que Sheng montre un film pareil dans un endroit supposé être un ‘‘safe space’’ (un lieu dédié sur le campus universitaire où les étudiants sont en sécurité, NDLR) Le doyen de l’université, lui, a rédigé un mail formel cinq jours plus tard: «Les agissements du professeur Sheng ne s’alignent pas sur l’engagement de l’établissement, celui-ci étant la lutte contre le racisme, la diversité, l’égalité et l’inclusion.»

Une lettre d’excuses largement critiquée

Le compositeur, à son tour, a formulé un message d’excuses. «Dans une salle de classe, je suis un professeur qui représente l’université (…). Je m’excuse si mes agissements vous ont offensés et mis en colère. À cause de cela, j’ai perdu votre confiance.» Bright Sheng a également voulu se défendre de toute accusation de racisme. «Pour la première mondiale de mon opéra The Silver River in South Carolina en 2000, j’ai sélectionné une actrice afro-américaine (pour le rôle principal), une danseuse asiatique et un baryton blanc.» Le professeur assure ne s’être «jamais perçu comme quelqu’un de discriminant vis-à-vis de la race».

La lettre n’a pas été bien reçue par les étudiants. «Il aurait pu assumer et comprendre à quel point c’était difficile pour certains étudiants dans son cours. Au lieu de cela, il a essayé de trouver des excuses. Au lieu de demander pardon, il a essayé de minimiser ce qu’il s’était passé à l’origine», témoigne l’une d’entre eux.

Peu après, le 23 septembre, une lettre ouverte a été écrite par des élèves, puis signée par 33 autres ainsi que 9 membres de l’établissement que le Michigan Daily rapporte: «(…) Il se défend en dressant la liste de tous les individus BIPOC (Black, indigenous and people of color) qu’il a aidés ou avec qui il s’est lié d’amitié au cours de sa carrière. La lettre laisse supposer que c’est grâce à lui que beaucoup d’entre eux ont réussi.» Bright Sheng a finalement démissionné. Il n’assurera plus son séminaire mais poursuivra d’autres activités au sein de la fac. «C’est le minimum», commente l’un des étudiants au Daily.

Source :etudiant.lefigaro

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