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France / Sciences Po: quelles sont les nouvelles règles d’admission

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Sciences Po a abandonné son traditionnel concours d’entrée. A quoi les candidats doivent-ils s’attendre?

C’est une petite révolution qui a laissé d’excellents lycéens sur le carreau: l’an dernier, Sciences Po abandonnait officiellement son traditionnel concours. La prestigieuse institution a fait son entrée sur Parcoursup, changeant ainsi ses modalités d’admission: seront désormais évalués le dossier scolaire et les épreuves à joindre sur la plateforme. L’une des conséquences de cette réforme a été l’explosion du nombre de candidats: ils étaient plus de 15.000 à postuler en première année, soit une augmentation de 103% par rapport à 2020.

Au Figaro Étudiant, Sciences Po se félicitait d’avoir élargi le nombre d’établissements des candidats, effet naturel, sans doute, de sa présence sur Parcoursup: «Nous sommes à plus de 1990 établissements secondaires d’origine sur le territoire français, soit une augmentation de plus de 45% par rapport à 2020. Nous avons plus de 550 établissements d’origine parmi nos admis», avance Gabriela Crouzet, la directrice des admissions de Sciences Po. La réforme d’admission a également permis, selon elle, d’attirer davantage de boursiers «aux profils excellents». «Parmi les admis, on compte 13% de boursiers du secondaire là où on en avait 5% en 2020.» En moyenne, tous les admis ont obtenu une moyenne de 72/80.

Ainsi, avoir d’excellentes notes et venir d’un excellent lycée ne garantit aucunement au candidat une place à Sciences Po. La réforme vise à démocratiser l’accès à l’institution. L’admission repose désormais sur quatre «épreuves», chacune notée sur 20: les résultats du bac, la performance académique et la trajectoire du candidat. Enfin, les écrits personnels. Ces trois étapes donnent une note sur 60. Pour aller à l’oral, le candidat doit avoir obtenu une note égale ou supérieure à la note minimale, définie par Sciences Po chaque année. À l’issue de l’entretien, tout est additionné pour donner une note sur 80.

«Donner leur chance aux meilleurs profils dans toute leur diversité»

Ce qui compte désormais autant que les notes, assure l’école de la rue Saint-Guillaume, ce sont les essais personnels à joindre au dossier. Le jury, expliquait Gabriela Crouzet, doit pouvoir lire des rédactions «qui permettent une vraie rencontre avec le candidat». Ainsi toute préparation annexe n’est-elle absolument pas conseillée. «La réforme a été faite justement pour signifier que tout élève de l’enseignement secondaire peut se projeter à Sciences Po et s’y préparer sans avoir recours à une préparation privée en dehors de son propre parcours au lycée.»

Les écrits sont au nombre de trois. Le premier est consacré au parcours du candidat, ses centres d’intérêts, ses «engagements, expériences professionnelles ou stages», ses «pratiques sportives ou culturelles». Le deuxième prend davantage la forme d’une lettre de motivation: «pourquoi candidater à Sciences Po? Quel programme vise-t-il et pourquoi?» Enfin, le dernier est un essai personnel de 3000 signes «sur l’une des cinq thématiques proposées».

Ces critères d’évaluation, jugés «plus ouverts» par l’institution, devraient permettre selon elle de «donner leur chance aux meilleurs profils dans toute leur diversité» et éviter l’autocensure. «Avec cette nouvelle procédure d’admission, Sciences Po s’engage porter ce taux de boursiers à 30 % sur l’ensemble de ses nouvelles promotions en bachelor», lit-on sur le site. L’an dernier, parmi les admis, on comptait 13% de boursiers du secondaire contre 5% en 2020. Un modèle d’ouverture dans lequel s’inscrit le nouveau directeur de l’école Mathias Vicherat. Dans son dossier de candidature, il expliquait que Sciences Po doit «amplifier l’inclusion et la promotion de l’égalité des chances». L’abandon du concours est «une décision qu’il faut conforter, car la fracture sociale est moins forte au moment de l’oral d’admission».

Source : etudiant.lefigaro

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