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France / Lyon, la ville où se pressent les écoles de commerce

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Dotée de lycées prestigieux, la ville très appréciée des étudiants attire de nombreuses grandes écoles de management.

Lyon, ses traboules, ses bouchons et ses écoles de commerce. Après la région parisienne, c’est désormais la ville où il faut être. Les écoles qui avaient pignon sur rue doivent se résoudre à partager le gâteau. «Au début des années 2000, il y avait de la demande, nous avions peu de concurrents, nous avons pu en profiter», se souvient, nostalgique, Marion Fabre, directrice du campus de l’Inseec Lyon.

À Lyon, la doyenne reste l’EM Lyon, installée sur son trône depuis 1872. D’autres occupent le terrain depuis un certain temps déjà: l’IAE Lyon a été créé en 1956, l’Idrac en 1965. L’Esdes a débarqué en 1987, suivie par l’Inseec en 1990, puis l’ESCE en 1999. Puis, à partir de 2020, tout s’accélère avec l’arrivée de BSB, venue de Dijon, l’ISG en 2013 et, enfin, l’Essca en 2016. «À partir de là, la concurrence s’est accélérée. Il ne faut pas se leurrer, l’arrivée d’autres écoles a resserré le marché, surtout celles qui sont triple-accréditées (les labelsAACSB, Equis, Amba, NDLR). D’ailleurs, si ça pouvait s’arrêter…», s’amuse Marion Fabre. La raison? Pour Isabelle Huault, directrice générale de l’EM Lyon, il s’agit d’une métropole «attractive, avec un tissu économique dense». Un avis partagé par Marion Fabre, de l’Inseec: «Lyon a une situation géographique idéale, très proche de la Suisse et du Sud-Est. La ville offre aussi une bonne qualité de vie, meilleure qu’à Paris.» Enfin, Lyon possède d’excellents lycées réputés (les Chartreux, les Maristes, le lycée du Parc…). «Ces bacheliers dotés d’un excellent niveau ne veulent pas aller tout de suite à Paris», se réjouit Christophe Boisseau, directeur de l’ESCE, implantée à Lyon depuis vingt-deux ans.

Ces écoles n’ont pas la même cible

Cette nouvelle concurrence oblige les écoles à adapter leur offre. «Cela nous permet de nous challenger. Ce qui m’affole, en revanche, c’est qu’il y a beaucoup d’écoles moins reconnues. Les parents sont perdus, surtout pour les bachelors. J’espère que le grade licence (une liste de bachelors a reçu le grade de licence en 2021, NDLR) permettra de mettre de l’ordre. Le marché est trop encombré en région Rhône-Alpes, il a besoin d’être assaini. Nous restons des pédagogues, pas des marchands de tapis», met en garde Jean-Christophe Cattane, directeur du campus lyonnais de Burgundy SB. Isabelle Huault se veut toutefois rassurante. «Nous ne sommes pas inquiets, car les écoles n’ont pas les mêmes cibles en vue, certaines ont une notoriété régionale, quand d’autres, comme l’EM Lyon, possèdent une reconnaissance européenne.»

D’autres écoles pourraient s’installer dans les années qui viennent. Car, pour Jean Charroin, directeur général de l’Essca, la dernière arrivée sur Lyon, initialement originaire d’Angers, la demande reste encore forte. «Nous sommes passés de 60 étudiants en 2016 à 1 000 aujourd’hui sur notre campus.» Christophe Boisseau, de l’ESCE, est du même avis. «La population de cadres se répartit davantage en France depuis la pandémie. C’est l’effet inverse des écoles régionales qui, il y a quelques années, s’implantaient à Paris.» D’autres métropoles pourraient être dans le viseur de ces établissements, comme Marseille, Toulouse, Rennes ou Rouen.

Source : etudiant.lefigaro

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