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France / Les conseils d’un normalien pour réussir le concours de l’ENS

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Vincent Bernard-Lafoucrière a suivi une prépa littéraire à Henri IV. Rythme de travail, repos, amitiés… Comment bien vivre son hypokhâgne et sa khâgne?

Originaire de Reims, Vincent Bernard-Lafoucrière a intégré l’École Normale Supérieure de Paris en 2015 après une prépa au lycée Henri IV, en spécialité lettres classiques. Il se destine à une carrière administrative et commence actuellement sa scolarité à l’ENA. Au Figaro, il livre ses conseils pour bien vivre ses années de khâgneux.

Certains pourraient être tentés de préparer leur rentrée en hypokhâgne tout au long de l’été, espérant ainsi prendre de l’avance. Pourquoi pas. Mais il faut savoir raison garder. «On peut comparer ces deux années à un marathon», avance Vincent Bernard-Lafoucrière. «Avant d’entrer en hypokhâgne, il peut être bon de faire quelques lectures l’été afin de ne pas se couper du travail qui sera celui de la prépa littéraire.» Mais l’essentiel est «d’arriver reposé et en forme. Ce sont des années de sacrifice en termes de vie sociale et de loisirs. Il ne faut pas s’épuiser par avance».

Se garder quelques moments de pause

En somme, il faut tenir sur la durée car cette formation impose un rythme de travail intense. «Les journées d’un préparationnaire sont assez classiques: il y a assez peu de temps morts, les cours occupent l’essentiel de l’emploi du temps», se souvient Vincent. «On commence tôt le matin et on termine aux alentours de 17 heures. Ensuite vient un moment de travail personnel qui nous occupe avant et après le dîner.» Là encore, il faut faire preuve de mesure. Envisager une activité sportive ou artistique hebdomadaire est une excellente manière de souffler. «Il est aussi important de garder quelques moments de pause avec ses amis qui se glissent assez naturellement entre les cours», précise Vincent.

L’hypokhâgne a ceci de plaisant: le concours est encore loin. «C’est une année plus libre, plus gratuite. Elle laisse plus de place au plaisir puisque c’est une année de formation très généraliste et sans programme.» C’est donc le moment de lire, de découvrir des ouvrages et des auteurs afin de se constituer une culture générale solide.

«La classe prépa est une formation longue qui donne le temps de se dépasser»Vincent Bernard-Lafoucrière

Si l’hypokhâgne est rythmée par les devoirs et les khôlles, «le stress est moins présent qu’en khâgne», assure Vincent. Vient alors la question des notes qu’il faut «relativiser». «Pour beaucoup d’étudiants, et c’était mon cas, c’est la première fois qu’il faut affronter de vrais échecs et des mauvaises notes», explique Vincent. Plutôt que de se décourager, il faut chercher à comprendre ses résultats. «C’est une expérience très enrichissante qui passe par la réflexion sur l’échec, sur les points faibles et la manière de les surmonter dans la durée. La classe prépa est une formation longue qui donne le temps de se dépasser par un travail de patience et de persévérance», atteste le jeune homme.

L’année du concours, la khâgne, impose une nouvelle dynamique. Les étudiants se spécialisent et étudient des thèmes d’un programme précis. Il s’agit alors de «ne pas se disperser et de suivre les conseils de lecture des enseignants». Aussi peut-il être intelligent de «se répartir les lectures avec les camarades». Constituez des fiches, partagez-les: il faut être efficace avant tout.

Être passionné par l’histoire des idées

Enfin, avance le normalien, il faut être passionné et prendre conscience de la richesse de cette filière. «Ce que je retiens de ces deux années sont les éléments d’histoire des idées. On nous transmet le réflexe de chercher l’origine des idées contemporaines, de ne pas penser qu’elles sont récentes, qu’elles s’inscrivent dans des traditions de pensée», sourit Vincent.

«La classe prépa permet d’inscrire notre réflexion intellectuelle et notre patrimoine culturel dans le temps long, celui de la civilisation européenne. C’est vraiment le lieu d’une transmission de ce patrimoine, une transmission qui est parfois mise en péril aujourd’hui. Avoir ses compétences est donc une vraie richesse», conclut-il.

Source : etudiant.lefigaro

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