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Côte d’Ivoire / Thèse de Doctorat-Commerce de friperie : Tiery Sokoto donne les raisons de la présence des Ivoiriens dans le secteur

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Autrefois chasse gardée des immigrés nigérians, nigériens et ghanéens, l’on retrouve de plus en plus des Ivoiriens dans le commerce de friperie à Abidjan.
Dans sa thèse de Doctorat soutenue le 24 juin 2022, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, sur le thème : « Barrières à l’entrée, stratégies d’insertion et de maintien des Ivoiriens dans le commerce de friperie à Abidjan (Côte d’Ivoire) », Sokoto Tiery explique que le commerce de friperie est longtemps resté une activité socialement fermée.

« L’insertion et le maintien dans la vente de friperie se font dans les réseaux de parenté, dans les réseaux d’ethnie ou de nationalité », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Ce mode de fonction du commerce de friperie instaure des barrières réticulaires à caractère exclusif (exclusion de catégorie minoritaire, notamment les Ivoiriens) ».

Toutefois, souligne-t-il, l’on constate ces dernières années, une présence croissante des Ivoiriens. « De 2,5 % d’Ivoiriens dans les marchés de Bracodi (Adjamé) et de Kouté (Yopougon) en 2013, on est passé à 25,4 % en 2018, dans cette activité », affirme-t-il.

Cette thèse analyse les stratégies d’insertion et de maintien des Ivoiriens dans le commerce de friperie en Côte d’Ivoire à partir d’enquêtes de terrain (enquêtes qualitatives et quantitatives). L’étude montre que les jeunes ivoiriens investissent leur capital social, au sens de Nan Lin (1995), Nahapiet et Ghoshal (1998) pour s’insérer et se maintenir dans l’activité. Spécifiquement, ils produisent des discours de mise au travail pour supporter ou résister au regard dépréciatif porté sur « les petits métiers » en Côte d’Ivoire.

Mieux, l’étude montre que le processus d’insertion des jeunes ivoiriens dans l’activité de friperie débute par l’apprentissage de ce commerce auprès des immigrés ghanéens, nigérians et nigériens.

« De l’apprentissage de l’activité sur ‘’le tas’’, ils ont fini par acquérir des compétences requises pour la pratique de l’activité. Aussi mobilisent-ils le capital financier de départ, mais surtout le capital social, en construisant des relations d’employeur – employé qui leur permettent de franchir les barrières à l’entrée des circuits d’approvisionnement et de commercialisation. En plus, les Ivoiriens mobilisent aussi les socialités primaires (amis, connaissances, parents, réseaux) pour construire des relations de partenariat, pour mettre en place des réseaux tontiniers. Lesquelles relations et réseaux leur permettent de mobiliser en partie le capital de départ et de contourner les barrières réticulaires », explique Tiery Sokoto.

Selon l’impétrant, les Ivoiriens justifient leur maintien dans l’activité par des enjeux d’autonomisation financière et de valorisation de la « figure » du commerçant ivoirien.

Un travail méthodique qui a obtenu l’approbation du jury présidé par Pr Gbaklia Koffi Elvis (Professeur titulaire des Sciences de l’éducation, président du jury), Pr Yao Gnabély Roch (Professeur titulaire de Sociologie, directeur de thèse), Pr Yéo Senourgo Souleymane (Professeur titulaire de Sociologie, membre), Djézou Wadjamsé Baudelaire (Maître de Conférences Agrégé des Sciences économiques, membre), Lida Dali Serge (Maître de Conférences en Sociologie, membre). Le jury a accepté son travail et lui a décerné la mention « Très Honorable », à l’unanimité des membres, faisant de lui Docteur en Sociologie.

Source : fratmat

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