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Côte d’Ivoire / L’école dans une dynamique de progrès dans la région de San Pedro

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La direction régionale de l’éducation nationale et l’alphabétisation (DRENA) a enregistré au cours de ces dix dernières années, dans les départements de Tabou et San Pedro, sa zone de couverture, des acquis notables en infrastructures et en personnel pour l’amélioration de la qualité de l’école et des résultats scolaires.

Un grand bond effectué au niveau des infrastructures et du personnel en 10 ans

Le directeur régional de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (DRENA) de San Pedro, Kouamenan Bosson Albert, se réjouit des acquis qu’il qualifie de grand bond au niveau des infrastructures.

Le gouvernement a fait des efforts d’investissement dans sa circonscription pour les infrastructures au cours de cette décennie. Les investissements ont permis de passer, de 85 salles de classe à 181 au préscolaire, de 1.495 salles à 3.443 au niveau du primaire et de 356 à 1.257 salles au secondaire général, de l’année scolaire 2012-2013 à 2020-2021. La région compte 92 établissements d’enseignement secondaire dont 10 publics et 82 privés.

L’effectif des enseignants a également évolué avec les recrutements d’agents de 2012 à 2021. Dans la région, l’on dénombre au total neuf inspections de l’enseignement préscolaire et primaire qui gèrent 93 établissements préscolaires (écoles maternelles) pour 5.943 élèves encadrés par 216 enseignants et 661 écoles primaires accueillant 141.540 enseignés par 3.422 instituteurs et institutrices. L’effectif des enseignants du préscolaire et du primaire qui s’élevait à 2.201 agents en 2012, se situe présentement à 3.659. Sur la même période, au niveau du secondaire, de 397 professeurs, l’on compte aujourd’hui à 1.995 qui dispensent les cours à 79.023 élèves dans les lycées et collèges.

«Que ce soit au niveau des infrastructures comme au niveau des ressources humaines, il y a eu un grand bond. C’est vrai qu’il y a encore des besoins et déficits, mais l’Etat a fait un grand effort dans les infrastructures comme au niveau des ressources humaines», a indiqué M. Kouaménan.

Par ailleurs, il a souligné relativement à la carte scolaire que le taux de couverture en écoles est total sur toute la région. Toutefois, a-t-il indiqué, il y a une répartition inégale et des déficits remarquables en salles de classes dans les sous-préfectures de Doba et Dogbo (département de San Pedro) et de Djouroutou et Olodio (département de Tabou). De plus, il n’existe pas d’établissements d’enseignement secondaire général public dans ces localités.

En perspective, le projet Millénium Challenge Corporation a prévu la construction de 30 établissements d’enseignement secondaire général dans la région. Le premier responsable de l’éducation nationale dans la région affirme attendre impatiemment les premières réalisations de ce projet pour être soulagés.

Des stratégies pour améliorer les résultats scolaires

Les résultats scolaires ont connu une progression de 2012 à 2020 aux examens du Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE). Le taux de réussite qui se situait à 56,59% en 2012, a évolué et s’établi à 94,73% en 2020. Malheureusement il a chuté jusqu’à 56,53% en 2021.

Le directeur régional de l’éducation nationale et de l’alphabétisation impute cette baisse des résultats en grande partie à la crise sanitaire du Coronavirus (COVID-19) qui a empêché les acteurs de travailler véritablement. Comme impact de cette crise, il note que les programmes ont été non seulement tronqués, mais ils n’ont pas pu aboutir. En 2019-2020, par exemple, il y a fait au total cinq mois de cours véritable au primaire.

Le secondaire affiche 15,12% d’admis (en 2012) et 38,07% (en 2021) au Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Au Baccalauréat du secondaire général, les statistiques indiquent 22,27% d’admis en 2012 et 24,48% en 2021. Les résultats n’ont pas évolué de manière constante, il y a eu des hauts et des bas tout long des de la période, a-t-il fait savoir.

M. Kouamenan a adopté des stratégies d’amélioration des résultats. Elles prennent en compte les séminaires de renforcement des capacités des personnels et la poursuite des récompenses des meilleurs acteurs en fin d’année à travers la journée régionale du mérite et de l’excellence.

Lors de la quatrième édition de la journée organisée le 12 août, en collaboration avec plusieurs partenaires, au total 11 meilleurs élèves admis aux examens à grand tirage, 16 meilleurs des différentes promotions, 16 chefs de structures, 19 agents dans divers catégories et deux élèves maîtres du Centre d’apprentissage et de la formation pédagogique (CAFOP), qui se sont distingués par la qualité de leur travail au titre de l’année scolaire 2020-2021, ont été primés.

Il y a aussi le renforcement du personnel d’encadrement au niveau de l’antenne de la pédagogie et de la formation continue, qui contribuera à l’amélioration des résultats, selon le DRENA. Jusque-là, souligne-t-il, les choses tournaient difficilement, parce qu’il n’avait que 17 agents. Le service tournera désormais avec plus de 40 conseillers disciplinaires au niveau du secondaire. Au primaire, il y a désormais au moins cinq conseillers pédagogiques par Inspection d’enseignement préscolaire et primaire (IEP), alors qu’auparavant il y en avait au maximum deux par IEP. Ces conseillers pourront maintenant rendre régulièrement visite à tous les enseignants dans les classes pour évaluer leurs prestations et leur faire des recommandations, en vue d’améliore la qualité des cours dispensés.

Les apports du projet IFADEM à l’amélioration des résultats scolaires au primaire

La région de San Pedro a bénéficié aussi du projet Initiative de la Formation à Distance des Maîtres (IFADEM) exécuté depuis 2018 en Côte d’Ivoire sous l’appellation Projet d’Appui à l’Amélioration des Apprentissages Premiers et de la Direction des Etablissements Scolaires (IFADEM-PAPDES). Le but de ce projet est d’améliorer la pratique des enseignants du primaire et par ricochet le niveau des élèves à travers des stratégies qui visent à faciliter l’apprentissage.
Le projet se déroule en deux vagues dont la première, exécutée en Côte d’Ivoire de 2018 à 2020, a concerné le renforcement de capacités de 10.000 enseignants de la classe de CP1 au CE1 sur l’enseignement des mathématiques (l’étude des nombres et la géométrie) et le français (la lecture écriture, la lecture compréhension et la diction). Dans la région de San Pedro, 390 enseignants et 12 encadreurs (tuteurs), en ont bénéficié.

La seconde vague touche 15.000 directeurs d’écoles primaires dont 481 dans la direction régionale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation de San Pedro. Elle a consisté à dispenser des enseignements de qualité en gestion du personnel, administrative, managériale et des conflits, aux directeurs d’école qui n’avaient pas reçu une formation initiale pour assumer cette fonction administrative. Cette phase du projet est à l’étape de l’inspection administrative des bénéficiaires.
Une autre vague de 94 directeurs d’écoles préscolaires de la région bénéficient également de la même formation dans le cadre du même projet.

«IFADEM a apporté beaucoup d’innovation en termes de stratégies», se réjouit le conseiller pédagogie, Tuteur (encadreur du projet) en TICE (Technologie de l’Information et de la Communication pour l’éducation), Kouakou N’Da Assoa. Il invite tous les bénéficiaires à capitaliser les acquis.

Un taux de scolarisation estimé à 95,10% dans la région

La direction régionale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation a mis en place une stratégie de sensibilisation sur la politique de scolarisation obligatoire des enfants de six à 16 ans adoptée en 2015. Cette sensibilisation à la base, invitant les parents à inscrire leurs enfants en âge d’aller à l’école, s’appuie sur les autorités politiques et administratives, lors des réunions, et les instituteurs dans les villages. Cela a permis d’atteindre un taux brut de scolarisation à 95,10% d’enfants de la région qui vont à l’école.

«Nous ne sommes pas contents parce qu’il y a encore 4,90% d’enfants qui ne vont pas à l’école», a fait savoir M. Bosson. Il affirme sa détermination à poursuivre la lutte pour amener les parents encore réticents à accepter de laisser leurs enfants aller à l’école.
A l’en croire, après le problème du travail des enfants dans les plantations de cacao qui est presque totalement résolu grâce aux différentes campagnes de sensibilisation, Il y a un facteur qui empêche certains enfants de la localité d’aller à l’école. Il s’agit de la pêche en mer. Le constat est que la majorité des garçons en âge d’aller à l’école, qui vivent au bord de la mer avec leurs parents, n’est pas scolarisé. Dans certains villages où ce phénomène existe, il y a beaucoup plus de filles scolarisées que de garçons.

La nécessité pour chaque acteur de jouer sa partition pour une école de qualité

M. Kouamenan insiste sur la nécessité pour chaque acteur du système éducatif de jouer sa partition pour consolider les acquis et poursuivre la dynamique de progrès de l’école dans la région.

Il invite avant tout les parents d’élèves à assumer leur part de responsabilité en faisant l’effort de donner les moyens nécessaires pour permettre à leurs enfants de poursuivre correctement leurs études. L’un des reproches faits aux parents concerne les cas des enfants sans extrait d’acte de naissance. Dans la région, 33.657 enfants sans extrait d’acte de naissance ont été identifiés au niveau du primaire pour cette année scolaire. Au total 2.896 élèves de la classe de CM2 figurent dans cet effectif. Cela voudrait dire que ces élèves risquent de ne pas passer l’examen de CEPE parce qu’on ne pourra pas faire leur dossier.

Toutefois, a-t-il fait savoir, il y a une alternative qui est offerte chaque année. il s’agit d’une procédure spéciale permettant aux élèves dans cette situation de présenter l’examen de CEPE sans extrait, tout en espérant que les parents vont fournir ces documents quand ils seront au collège. Malheureusement, il y a encore plusieurs élèves en classe de 6e et 5e qui n’ont pas encore d’extrait d’acte de naissance.

Le DRENA invite aussi tous ses collaborateurs (personnel administratif, d’encadrement et enseignants) à jouer leur partition conformément au thème de l’année scolaire à savoir, «Soyons des citoyens responsables pour une école de qualité.» Il promet de jouer son rôle de supervision avec conscience, foi et abnégation.

Il salue les efforts d’investissement de l’Etat et de renforcement des ressources humaines. Toutefois, il souhaite la poursuite des actions notamment, la construction de nouvelles salles de classes, le recrutement d’enseignants, de personnel d’encadrement et administratif de qualité.

Dans la région de San Pedro, le déficit actuel en personnel enseignant au niveau du primaire est estimé à 142 agents. Au secondaire, il y a un besoin d’au moins 300 professeurs toutes disciplines confondues.

Source : AIP

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